Il y a deux ans, le Hamas perpétrait un attentat terroriste sur le sol israélien. Plus de 1 200 personnes sont mortes et 251 ont été prises en otage. Le lendemain, commençait la violente riposte de l’Etat hébreu, soutenue par son plus fidèle allié : les Etats-Unis.
Selon une nouvelle étude universitaire citée par l’agence de presse américaine Associated Press (AP), les Etats-Unis, ont fourni au moins 21,7 milliards de dollars d’aide militaire à Israël. Le rapport, réalisé principalement en sources ouvertes, émane du projet de l’université américaine Brown, Costs of War, littéralement « le coût de la guerre », en collaboration avec le Quincy Institute for Responsible Statecraft, basé à Washington.
Donald Trump, accélérateur de livraison d’armes
Selon une autre étude, également publiée par le projet Costs of War, les Etats-Unis ont dépensé environ 10 milliards de dollars supplémentaires en aide à la sécurité et en opérations au Moyen-Orient au cours des deux dernières années.
Sur les 21,7 milliards de dollars chiffrés par le rapport, 17,9 milliards ont été accordés pendant la première année de guerre, sous la présidence de Joe Biden. Si l’aide versée sous l’administration Trump est techniquement inférieure à celle de son prédécesseur, le 47e président des Etats-Unis a accéléré la livraison d’armes et y compris celle d’armes jusqu’à présent bannies. Entre autres : les bombes de 2 000 livres que « le gouvernement Israélien a largement utilisées pour détruire des immeubles d’habitation, des hôpitaux, des infrastructures d’eau, et autres cibles civiles », indique l’étude universitaire.
L’étude avance aussi qu’une cargaison de 20 000 carabines « précédemment bannie par l’administration Biden qui craignait de les voir atterrir entre les mains de colons israéliens » a été approuvée par le gouvernement en place.
Entre 9,65 et 12 milliards pour les autres opérations américaines au Moyen-Orient
Quant aux autres activités militaires américaines au Moyen-Orient depuis le 7 octobre – telles que les frappes sur les rebelles Houthis au Yémen ou sur les sites nucléaires iraniens – elles se chiffreraient entre 9,65 et 12 milliards de dollars. Les attaques en Iran de juin dernier auraient coûté entre 2 et 2,25 milliards de dollars.
A titre de comparaison, les Etats-Unis ont accordé 130,6 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine depuis le début de la guerre en février 2022, selon les chiffres du think-tank allemand Kiel Institute relayés par la BBC.
L’étude, qui se montre particulièrement critique envers Israël, soutien que sans l’aide américaine, l’Etat hébreu n’aurait pas été en capacité de poursuivre sa riposte contre le Hamas à Gaza, ni d’étendre le conflit dans la région. Une conclusion qui se fonde sur le constat suivant : « Les armes qu’Israël utilise sur Gaza et dans d’autres zones du Moyen-Orient sont principalement issues des Etats-Unis ». Et les universitaires de rajouter : « Les hélicoptères de transport et d’attaque israéliens sont également d’origine américaine ».
Le projet Costs of War, relève également qu’un contrat estimé à des dizaines de milliards de dollars a été passé entre Israël et les Etats-Unis pour l’achat d’armes. Une partie de ces cargaisons n’a pas encore été livrée à l’Etat hébreu et devrait l’être dans les prochaines années.
Un sujet de tension sur la scène politique américaine
Le rapport de Costs of War fait également état de l’importance grandissante de l’aide militaire à Israël dans le débat politique. Le sénateur Bernie Sanders, issu des rangs de la gauche, a tenté à trois reprises de faire voter une résolution pour suspendre la vente d’armes à Israël. Chaque tentative s’étant soldée par un échec. Toutefois, sa deuxième tentative a été marquée par « le soutien de la majorité des démocrates, en faisant de loin la plus large opposition contre l’armement américain d’Israël jamais enregistrée au Congrès. »
Le Quincy Institute, qui a participé à l’étude, a également été critiqué par des associations pro-Israël pour ses positions jugées isolationnistes, accusations qu’il réfute. Pourtant, le think tank a été nommé en honneur du président américain libéral nationaliste John Quincy Adams, pour son opposition à l’interventionnisme militaire et aux politiques étrangères.
